Cette recherche, menée de 2018 à 2021 dans le cadre du programme NORFACE DIAL avec le soutien additionnel du Centre LIVES de l’Université de Lausanne, examine les politiques de gestion de l’âge mises en place dans deux grandes banques suisses.

Elle se base sur des entretiens avec des travailleurs âgés de 50 ans et plus, des managers et des responsables des ressources humaines, ainsi que sur l’analyse de rapports officiels. Les chercheuses (Nicky Le Feuvre et Nathalie Rougier) constatent que malgré le discours officiel prônant une prolongation de la vie active, il subsiste une perception négative du vieillissement au travail, lequel est associé à une possible obsolescence des compétences et à des difficultés d’adaptation aux changements, qu’ils soient organisationnels ou technologiques. Par conséquent, les travailleurs âgés expriment un scepticisme quant à la sincérité de ces nouvelles politiques et se tiennent à l’écart des initiatives qui en découlent. Cette recherche met en lumière les séquelles profondes laissées par le départ historique des seniors du secteur bancaire suisse, lesquelles engendrent une perception des politiques de « gestion de l’âge » comme une nouvelle forme de discrimination envers les travailleurs âgés, dans ce contexte particulier.