Generation Silver

A+

A-

Écoutez le contenu de l’article en
cliquant sur le bouton au-dessus

Le marché des seniors en Tunisie.
Des opportunités à saisir

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Ce n’est pas parce que nous voyons fleurir, ici et là, des maisons de retraire ou encore des EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées) que nous pouvons dire qu’il existe en Tunisie un marché des seniors. Pour pouvoir l’affirmer, il faut que la « silver économie » soit l’affaire d’un écosystème.

C’est-à-dire, et comme cela est le cas pour l’environnement un ensemble formé par une communauté de biens et de services qui ciblent les personnes âgées. Un écosystème qui englobe également des institutions qui développent un « ensemble de dépendances, d’échanges d’énergie, d’informations permettant à ce marché de se maintenir et de se développer ».

 

Peut-on parler du reste en Tunisie de personnes âgées ? Beaucoup d’indices nous montrent que ce qu’on appelle les personnes âgées ne sont plus ce qu’ils étaient, il y a vingt ans ou même dix ans ? Le gouvernement tunisien a fait reculer l’âge de la retraite parce qu’un homme et une femme, comme cela se passe sous d’autres cieux, peuvent travailler jusqu’à 62 ou même 65 ans.

Consolidation du système de santé

Un autre également à prendre en compte, à ce chapitre : l’espérance de vie. Selon des indications fournies par l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ), l’espérance de vie à la naissance en Tunisie « a augmenté tout au long de la période 2009-2022 passant respectivement de 74,1 à 76,9 ans » (voir Mouna Abderhamane et Imed Ben Rabah, Le bien-être social et la qualité de vie, 2023, 21 pages).

Et bien évidemment, cette progression n’a été possible pour beaucoup que grâce à une meilleure prise en charge du système de santé. Dans le même document de l’ITCEQ il est indiqué que « la consolidation du système de santé passe inévitablement par l’indicateur du nombre de médecins par habitant. En Tunisie, la densité de médecins s’élève à 1,3 ».

Comment a-t-on négligé le marché des diabétiques ?

Et cela se voit à l’œil nue. Que ce soit à Tunis ou dans d’autres régions du pays, nous voyons souvent des seniors en pleine santé s’adonnant au sport ou encore attablés dans des restaurants riant à gorge déployée. Autant dire qu’il y a ici un marché à saisir pour tout investisseur souhaitant se faire de l’argent.

Mais, revenons, d’abord, à la notion d’écosystème pour dire que cela va de la production, à la recherche, aux services en tout genre, au marketing…Il suffit d’aller de l’avant pour découvrir que les initiatives ne manquent pas. Et d’aucun de se demander comment fait-on pour ne pas saisir de belles occasions. ? Exemple parmi d’autres, comment a-t-on négligé le marché des diabétiques ? Souvent âgées, ces derniers, et selon la Fédération Internationale du Diabète, le nombre d’adultes souffrant de cette maladie chronique « aurait augmenté de façon exponentielle en Tunisie, entre 2000 et 2021, en passant de 176.300 patients à 869.000. Et à l’horizon 2030, ce nombre dépasserait le million ».

« En 30 ans la proportion des seniors passera de 9% à 18 % »

Et portant, on a beau faire le tour de nos villes, on ne trouve pas la trace d’un restaurant pour diabétique. Bien plus, il est rare- et en dehors des grands hôtels- de trouver un édulcorant ou substituts de sucre. Avez-vous du reste vu une publicité qui cible les seniors dans nos chaines de télévision ?

Nous ne pouvons clore ce papier sans dire que ce marché des seniors peut se révéler bien plus intéressant que celui des enfants auxquels de nombreux spots s’adressent. Savez-vous que « la proportion actuelle des personnes âgées de 60 ans et plus est, en Tunisie, de 9%. Et le doublement de cette proportion est prévu en 2029. En 30 ans la proportion passera de 9% à 18 % », assure Ali Ben Brahim dans « Transition des structures par âge et vieillissement en Tunisie » (Comité de coopération internationale pour la recherche nationale en démographie, 2023, document disponible sur internet). Et ne parlons pas des moyens dont nos seniors disposent : beaucoup d’entre eux ont logiquement fini de payer leur logement et leurs enfants, comme un peu partout ailleurs, ne dépendent plus d’eux.

Mohamed Gontara

Print Friendly, PDF & Email
Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
RSS
Follow by Email
Share